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L’endométriose : vision de l’homme

L’endométriose semble avant tout un sujet qui concerne les femmes. Pourtant, l’homme, qu’il soit le père, le frère ou le conjoint, subit les effets pervers de cette maladie d’une autre façon. Il est très difficile de voir une personne qu’on aime souffrir de quelque douleur que ce soit. Imaginez ce que peut ressentir un père lorsque sa fille adolescente est diagnostiquée avec cette maladie féminine; il se sent probablement impuissant à l’aider et hors-jeu, car il peut être gênant d’aborder ce sujet délicat avec une jeune fille. Déjà, on peut déceler l’importance de la communication. Il en va de même avec les conjoints si on veut que le couple perdure.

Bien que l’homme soit censé être le sexe fort qui protège sa partenaire (sexe faible), il peut facilement perdre tous ses moyens en voyant celle qu’il aime souffrir, mois après mois, quand ce n’est pas jour après jour. Fort heureusement, l’endométriose n’atteint pas toutes les femmes de la même façon, et un grand pourcentage d’entre elles conservent un rythme de vie quasi normal. Mais pour celles qui sont gravement atteintes, la vie de tous les jours peut être difficile. La vie de couple demande parfois plus d’énergie qu’elles en ont à donner. Alors que la routine quotidienne est déjà exigeante pour la femme affaiblie, les activités non obligatoires telles les sorties entre amis et les soupers intimes sont souvent mises de côté. De plus, son estime d’elle-même est ébranlée; se sentir belle, désirable et en confiance malgré les nombreux symptômes de l’endométriose (sans oublier les effets collatéraux des traitements) n’est pas une chose simple. Une femme indépendante en perte d’autonomie n’est jamais à son meilleur. Il peut être humiliant pour celle qui s’est toujours occupée de tout de demander de l’aide à son conjoint pour les tâches comme l’épicerie, les travaux ménagers et les sorties des enfants. La femme qui se sentira comprise et soutenue par son conjoint évitera les pièges de l’isolement et de la dépression.

On peut alors se demander qui, dans toute cette histoire, soutient l’homme, car il peut difficilement déverser son trop-plein de frustrations sur sa femme malade. Comment peut-il lui parler de son sentiment d’impuissance lorsqu’il la voit souffrir, de sa fatigue due au surplus de tâches à accomplir, de la solitude qu’il ressent alors qu’elle doit se reposer le plus possible? Il hésitera à partager ses craintes face à l’avenir pour ne pas l’accabler davantage. Il évitera peut-être de discuter de ses rêves pour leur futur. Pourtant, la survie du couple dépend essentiellement de la communication.

La vie d’un couple amoureux comporte plusieurs facettes essentielles telles que la confiance, le respect et le partage. Elle inclut aussi l’intimité sexuelle qui renforce la connexion émotive entre les partenaires. Pour certaines femmes souffrant d’endométriose, l’acte sexuel est synonyme de douleur. Elles sont souvent rongées de culpabilité à l’idée de ne pas satisfaire leur conjoint, mais aussi par la peur de le perdre. De son côté, le partenaire freine parfois ses désirs charnels afin d’épargner de la souffrance à sa douce moitié. Que de frustrations et de désirs refoulés!

L’harmonie du couple dépendra largement de leur capacité à exprimer leurs craintes autant que leurs besoins. L’amour ne se résume pas à une pénétration. Une belle discussion dans les bras l’un de l’autre, parsemée de baisers et de caresses intimes aide grandement à préserver l’intimité sexuelle. Il faut parfois explorer d’autres façons de se procurer du plaisir soit en essayant d’autres positions qui n’impliquent pas la pénétration profonde, en choisissant le moment le plus propice du cycle ou en faisant preuve d’un peu d’imagination. L’orgasme est un moment privilégié où les endorphines inondent le corps tout en réjouissant le cœur et l’âme des partenaires.

Pour en savoir plus: L'endométriose: Vaincre la douleur et l'infertilité, par Gisèle Frenette
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