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Endométriose : une maladie féminine méconnue

Voici un article écrit par Aline Vautier qui résume bien ce qu’est l’endométriose. Je la remercie d'avoir accepté de le partager avec mes lecteurs.
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D'origine méconnue, de diagnostic difficile et chronique, touchant même de très jeunes femmes, l'endométriose est très répandue dans le monde.

Connaissez-vous cette maladie, au nom quelque peu barbare, dont on ne parle jamais aux heures de grande écoute, rarement dans les journaux ou magazines et qui pourtant atteint un nombre incalculable de femmes dans le monde entier ? Saviez-vous qu’elle n’est souvent décelée que très tardivement pour un grand nombre d’entre elles ? Ou qu’elle ne l’est parfois que lors d’une intervention chirurgicale sans aucun lien avec sa découverte ?

Certains gynécologues l’appellent même « le cancer dont on ne meurt pas ». Image forte s’il en est, mais que l’on peut trouver particulièrement convaincante lorsque l’on sait ce dont cette maladie est capable.

Un peu d'anatomie

Cette maladie se traduit par l’implantation hors utérus de cellules endométriales, comme de petits morceaux de muqueuse utérine. La muqueuse utérine, appelée aussi endomètre, tapisse l’utérus et est destinée à recevoir l’ovule fécondé lors d’une grossesse. D’ordinaire, sa croissance suit le cycle hormonal, grandissant pour préparer la venue d'un éventuel oeuf fécondé, puis se détachant à la fin du cycle pour s’évacuer naturellement lors de la menstruation en l’absence de grossesse.

Or, pour des raisons encore mal connues, de petits morceaux de cette muqueuse vont s’échapper en arrière au lieu de couler vers le vagin, et aller se greffer dans des parties du corps où elle ne devrait pas se trouver. Elle peut atteindre les trompes de Fallope, se déposer sur les ovaires, les intestins, la vessie, la zone entre l’utérus et le côlon. Elle peut même aller jusqu’à envahir des zones bien éloignées de leur emplacement d’origine : épaules, estomac, et même les genoux. Cet état de fait laisse à penser qu'il pourrait aussi s'agir d'une sorte de mutation des cellules d'une zone, qui deviendraient on ne sait trop encore comment, des cellules endométriales.

Comment se fait-il que l'on trouve de l'endomètre si loin dans le corps ? Pour croître, l'endomètre a besoin d’œstrogènes, hormone féminine produite par les ovaires. Ce que l'on sait moins, c'est que cette muqueuse produit elle-même ses propres œstrogènes, ce qui rend parfois difficile l’éviction totale des implants externes ou internes d'endomètre.

La vie peut s'avérer difficile pour certaines pendant les règles

Cette maladie, lorsqu’elle atteint vos organes externes, peut affecter votre capacité à vivre normalement. Fatigue intense, douleurs importantes, allant parfois jusqu'à l'alitement, handicapent beaucoup les femmes qui en souffrent.

Devant l'incompréhension du corps médical qui vous taxe le plus souvent de chochotte et vous prescrit pendant des années des antalgiques comme pour un simple mal de tête, ou votre patron qui vous voit encore une fois vous absenter plusieurs jours ou en arrêt de travail tous les mois et pense de plus en plus à vous remplacer définitivement, vous êtes comme prise en tenaille.

Vous vous gavez de médicaments antalgiques pour tenir le coup, ou bien, votre gynécologue vous prescrit la pilule parce que vous lui expliquez que vous avez vraiment très mal au ventre lors de vos règles. Pendant des années, et le plus souvent, une pilule oestroprogestative.
Or, si la muqueuse devient plus fine du fait des hormones que vous prenez, elle n’en reste pas moins présente et insidieusement, vous ne vous rendez pas compte que votre organisme est en fait peu à peu envahi. Plus la découverte est tardive, plus l’étendue de la maladie peut s’avérer importante.

Comment est-elle découverte? Qui atteint-elle?

Souvent elle est découverte tardivement lors d'une consultation pour hémorragie utérine, ou à l’occasion d’une hystérectomie pratiquée sur des patientes assez âgées ou proches de la ménopause. Mais on découvre de plus en plus de très jeunes femmes atteintes car c’est l’inquiétude de la patiente elle-même qui la conduit à aller de médecins en spécialistes divers et variés avant de mettre le véritable nom sur son mal.

Hélas, lorsque vous avez mal pendant les règles, les médecins ont tendance à vous répondre que c’est « normal » d’avoir mal. Et bien non, cela ne l’est pas. Avoir ses règles peut faire mal, mais pas au point de se tordre de douleur pendant plusieurs jours, ou de devoir s'aliter.
Les femmes qui souffrent d’endométriose ne souffrent pas toutes à ce point, et les symptômes dépendent beaucoup de la situation des implants de cellules endométriales, de la résistance de chaque femme à la douleur, et du stade de la maladie. Beaucoup de femmes se plaignent ainsi d’être singulièrement fatiguées et cela non seulement en période de règles. Être fatiguée à ce point-là tout le temps n’est pas évident d’une part, pour la femme qui voit sa vie quotidienne et aussi pour son entourage qui peut finir par croire qu'elle exagère.

Et l'adénomyose?

Cette maladie peut atteindre également l’utérus lui-même : on l’appelle alors adénomyose. De petits implants de muqueuse vont aller s’installer dans le muscle utérin lui-même, le rendant alors selon l'étendue des dégâts, impropre à la nidation de l’ovule. Il va de soi que ce type d'atteinte rend donc beaucoup plus délicat le maintien d’une grossesse, car elle peut conduire parfois à de nombreuses fausses couches ou même provoquer des interruptions de grossesse tardives, une naissance prématurée ou la perte du futur bébé par défaut d’alimentation intra-utérine. De là à imaginer qu’elle pourrait aussi provoquer un retard de croissance intra-utérin, il n’y a qu’un pas qu’il serait aisé de franchir…

Même si l’on peut a priori nettoyer le corps des implants d’endométriose en pratiquant une intervention chirurgicale (cœlioscopie ou laparotomie – plus rare) cela n’empêche pas que la maladie reste chronique et puisse refaire surface un jour où l’autre. On ne se débarrasse pas de l’endométriose. On vit avec.

Certains vous diront bien sûr que si vous ne souffrez que de l’adénomyose, vous pourrez «facilement» vous débarrasser du problème en pratiquant une hystérectomie (ablation de l'utérus), seul moyen de faire disparaître totalement la cause de votre organisme, avec bien sûr des risques inhérents à toute intervention chirurgicale et ablation d’un organe. Mais il est difficile d’envisager une telle intervention lorsque l’on n’a pas encore eu d’enfants ou que l’on découvre sa maladie plus précocement.

Lutter pour faire connaître cette maladie chronique parfois invalidante

C'est grâce à l'action d'associations comme Endofrance, que de nos jours un dépistage plus précoce est effectué, lors de plaintes de très jeunes filles. Un tel dépistage, s'il était fait le plus tôt possible dès les douleurs et les symptômes présentés par ces jeunes filles ou femmes permettrait de trouver le traitement le plus adapté à leur cas ou peut-être, de trouver des fonds nécessaires afin d’enrayer la progression de la maladie.

Et si je veux un enfant? L'endométriose est-elle synonyme de stérilité?

Le problème devient plus épineux lorsque vos ovaires ou votre utérus sont atteints : un kyste endométriosique sur l’un d’eux grève de moitié vos chances de concevoir facilement. Et une trompe bouchée est un obstacle évident à une grossesse naturelle tout comme un utérus atteint par l'adénomyose. Il existe bien des traitements, mais ils ne visent pas la guérison : ils permettent juste la possibilité pour certaines femmes, de mettre au monde un enfant naturellement, avant qu’il ne soit trop tard pour elles.

Alors, si vous avez très mal pendant vos règles ou si vos filles nouvellement réglées se plaignent de douleurs fortes voire intenses, ou de saignements importants, il faut aller consulter votre gynécologue : c’est peut-être l’endométriose ou l’adénomyose qui s’est invitée ailleurs dans votre corps.

Tous droits réservés à Aline VAUTIER

Hypoglycémie ou crise de panique?

Il est souvent difficile d’identifier la cause exacte de certains malaises ou symptômes. Par exemple, les manifestations de l’hypoglycémie peuvent ressembler étrangement à une crise de panique. D’autres personnes auront de la difficulté à différencier les symptômes de l’hypoglycémie des effets multiples liés à la candidose systémique. Pire encore, plusieurs états de santé ouvrent la porte à d’autres, comme les symptômes de l’hypothyroïdie qui incluent la fatigue et l’hypoglycémie. Alors, lequel doit-on traiter en premier, l’hypoglycémie ou la glande thyroïde? Et afin de vraiment compliquer le tout, je dirais même aucune de ces réponses; je commencerais par optimiser le fonctionnement du foie et des glandes surrénales. Le corps est une machine complexe et pour régler un problème, il faut avant tout en chercher la cause profonde, tant physique qu’émotionnelle; mais ça, c’est un tout autre chapitre. Contentons-nous aujourd’hui de différencier entre l’hypoglycémie et la crise de panique.

L’hypoglycémie est causée par une chute du taux de sucre dans le sang. Cette baisse de la glycémie peut avoir différentes origines dont la prise de certains médicaments (certains antihypertenseurs et antidépresseurs), une difficulté à digérer les sucres fournis par l’alimentation dont le fructose et le galactose, une diète à haute teneur de glucides (montée rapide du sucre sanguin qui exige une très grande sécrétion d’insuline), une consommation excessive d’alcool ou une tumeur du pancréas. Vous pouvez aussi souffrir d’hypoglycémie si d’autres glandes de votre corps sont déréglées, car le système endocrinien fonctionne comme un tout. Ainsi, un problème touchant les glandes surrénales, le pancréas, le foie ou l’hypophyse peut mener à des symptômes d’hypoglycémie.

De son côté, la crise de panique est moins bien expliquée; on n’en connaît pas la cause exacte. On soupçonne qu’elle est associée à une tendance héréditaire, à un facteur de stress excessif ou à un déséquilibre de certaines substances chimiques dans le cerveau. On sait qu’elle peut être causée par l’hyperthyroïdie, par la consommation excessive de caféine ou d’alcool et la prise de certaines drogues à effet stimulant (médicaments, cocaïne). Elle peut se manifester n’importe quand, même lors du sommeil. Elle ne dure rarement plus que quelques minutes, presque jamais plus de dix, mais ces quelques instants peuvent sembler une éternité lorsque le cœur bat à la chamaille, qu’on croit faire une crise cardiaque, qu’on pense s’évanouir à tout instant ou même mourir.

Lors d’une crise de panique, plusieurs symptômes se pointent et peuvent être ressentis différemment d’une personne à l’autre: serrement à la poitrine, sensation d’étouffement, difficulté à respirer, étourdissements, perte d’équilibre, palpitations cardiaques, engourdissement des membres, tremblements, nausée, diarrhée, sensation de s’évanouir, peur de perdre le contrôle de soi, bouffées de chaleur, sueurs froides ou frissons, sécheresse de la bouche, boule dans la gorge, difficulté à réfléchir, difficulté à parler, trouble de la vision, sensation d’être déconnecté de la réalité.

Les symptômes d’une crise d’hypoglycémie varient également d’une personne à l’autre, mais la plupart des gens atteints reconnaitront les symptômes suivants : sensation de faim, tremblements, transpiration, picotements ou engourdissements des extrémités, trouble de la vision, étourdissements, fatigue, nausées, palpitations cardiaques, pâleur du teint, mal de tête, confusion, élocution difficile, sensation de nervosité, d’irritabilité, d’anxiété, somnolence, coma.

Comme on peut le voir, ces deux troubles de santé se manifestent par des symptômes très semblables, mais pourtant, si on s’y attarde, on peut déceler quelques nuances. Par exemple, la crise de panique est toujours soudaine, alors que la plupart du temps, on glisse vers la crise d’hypoglycémie lorsque l’on n’a pas assez mangé, sauté l’heure du repas, mangé une grande quantité de glucides et peu de protéines ou encore lors d’un exercice vigoureux qui demande beaucoup d’énergie. On se sent mieux après avoir mangé. Bien que l’anxiété soit souvent présente lorsque l’on souffre l’hypoglycémie, elle est différente de l’angoisse terrible qui nous tient pendant une crise de panique qui frappe de façon soudaine et inattendue. Par contre, l’hypoglycémie et les crises de panique ont un point très important en commun; le sucre les aggrave tous les deux.

Il est important de voir son médecin qui vous aidera à déterminer un diagnostic clair, car l’hypoglycémie est décelable par un bilan glucidique.

Pour en savoir plus sur l’hypoglycémie, tapez dans la boîte de recherche du blogue: Trop ou pas assez de sucre

Le lien entre l’endométriose et l’œstrogène

L’équilibre hormonal de la femme exige une coordination parfaite de l’œstrogène, de la progestérone et de la testostérone. Le maintien de cet équilibre dépend de plusieurs facteurs tels que le bon fonctionnement de l’hypophyse et de l’hypothalamus, deux glandes situées dans le cerveau, et de l’alimentation. Ce processus est tellement délicat que même une situation de stress peut l’altérer. Presque toutes les femmes ont vu, à un moment dans leur vie, leur cycle menstruel bousculé par la survenue d’un incident traumatisant, une grippe ou un simple excès de fatigue.

Les recherches scientifiques ont révélé sans l’ombre d’un doute que l’œstrogène joue un rôle important dans le développement et la croissance de l’endométriose. C’est d’ailleurs pourquoi tous les traitements s’évertuent à réduire les taux d’œstrogène en circulation allant jusqu’à entraîner la ménopause artificielle chez les jeunes femmes qui en souffrent. Malheureusement, cette méthode, qui ne fonctionne pas chez toutes les femmes, implique en plus des effets secondaires non négligeables, soit tous les inconforts liés à la ménopause.

On est en droit de se poser la question à savoir pourquoi, tout d’un coup, il semble y avoir davantage de cas d’endométriose et chez des femmes de plus en plus jeunes, souvent même à l’adolescence. Les xénoestrogènes pourraient faire partie de la réponse. Il s’agit d’oestrogènes étrangers au corps humain qui proviennent de l’environnement. Certaines de ces composantes oestrogéniques miment l’action de l’œstrogène et induisent les mêmes réactions dans le corps de la femme. Ce surplus d’œstrogène dans l’organisme perturbe l’activité normale des hormones sexuelles et il en découle plusieurs complications telles que l’apparition de certains cancers, les anomalies congénitales, les problèmes d’infertilité, les seins polykystiques, l’endométriose, les fausses couches et les fibromes.

Les xénoestrogènes sont des perturbateurs endocriniens auxquels nous sommes continuellement exposés, souvent sans même s’en rendre compte. Ils peuvent être présents dans l’environnement, dans la pollution de l’air et de l’eau par le biais des insecticides, des dissolvants, des agents de conservation, des ignifugeants. Bien qu’on ne puisse les éviter complètement, en prenant quelques précautions et en étant bien informés, nous pouvons réduire notre exposition à ces faux oestrogènes. On les retrouve, entre autres, dans la pollution automobile, la fumée de cigarette, les composés médicamenteux, les peintures, les produits en PVC, les contenants de plastique (surtout s’ils sont chauffés au four à micro-ondes), le nettoyage à sec, les parfums, les serviettes hygiéniques et les tampons, les cosmétiques, etc. De plus, les hormones de croissance injectées au bétail finissent par atteindre notre assiette (viandes, produits laitiers).

À première vue, plus on s’informe, moins il semble possible d’éviter l’exposition aux xénoestrogènes. C’est un fait que l’on ne peut pas vivre dans une bulle mais en prenant certaines précautions, on arrive à diminuer le contact avec ces substances nocives et ainsi permettre à notre corps de diminuer sa charge oestrogénique.

Pour en savoir plus, voir mon livre L'endométriose: Vaincre la douleur et l'infertilité